Rio de Janeiro — Les femmes de moins de 40 ans qui pourraient verser des larmes, sincères ou de crocodile, en évoquant la mémoire de leurs vieux maris défunts, sont de plus en plus nombreuses. Leurs chers - très chers - disparus, anciens retraités, leur assurent depuis l'au-delà de beaux jours en leur permettant de percevoir pendant toute leur vie une confortable pension de réversion.
Dans le collimateur du Trésor public
Selon des fonctionnaires de la sécurité sociale brésilienne, certaines équipes d'avocats maraudent dans les hôpitaux pour inciter des hommes malades, en phase terminale, à convoler avec de jeunes promises. D'autres les persuadent d'adopter des enfants comme "petits-fils" ou "neveux" pour que ces derniers puissent recevoir un revenu mensuel jusqu'à leur majorité.
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En matière de retraite, le Brésil est l'un des pays les plus laxistes et les plus généreux au monde. La somme que recevait le retraité disparu est intégralement transférée au profit de ses proches : son conjoint, le plus souvent ; ou, à défaut, ses enfants de moins de 21 ans, ses parents, voire ses frères ou soeurs mineurs.
Une fois le décès attesté, cette réversion n'est assujettie à aucune condition ni restreinte par aucun critère. Il n'est pas nécessaire que le couple ait été marié ; l'union stable suffit. Qu'importe si cette union fut éphémère ou si la bénéficiaire est d'un âge très tendre ! Aucune durée minimale n'est exigée pour la vie commune. Nombre de "jeunes veuves" bénéficient d'une pension après avoir seulement accompagné la fin de vie de leur époux vieux ou malade. Et elles continueront de la recevoir si elles se remarient.
Une fois le décès attesté, cette réversion n'est assujettie à aucune condition ni restreinte par aucun critère. Il n'est pas nécessaire que le couple ait été marié ; l'union stable suffit. Qu'importe si cette union fut éphémère ou si la bénéficiaire est d'un âge très tendre ! Aucune durée minimale n'est exigée pour la vie commune. Nombre de "jeunes veuves" bénéficient d'une pension après avoir seulement accompagné la fin de vie de leur époux vieux ou malade. Et elles continueront de la recevoir si elles se remarient.
Qu'importe, si le défunt, assuré d'un minimum vieillesse, n'a que peu cotisé pour sa retraite ou si sa veuve, qu'elle travaille ou non, possède les moyens de subvenir à ses besoins. Là non plus, l'Etat n'impose aucune clause d'attribution. D'où une floraison de mariages arrangés entre vieillards et femmes jeunes.
Dans le collimateur du Trésor public
Selon des fonctionnaires de la sécurité sociale brésilienne, certaines équipes d'avocats maraudent dans les hôpitaux pour inciter des hommes malades, en phase terminale, à convoler avec de jeunes promises. D'autres les persuadent d'adopter des enfants comme "petits-fils" ou "neveux" pour que ces derniers puissent recevoir un revenu mensuel jusqu'à leur majorité.
Désormais, les "jeunes veuves" sont dans le collimateur du Trésor public. Le gouvernement de Dilma Rousseff peaufine un projet de loi qui, comme dans la plupart des pays, encadrera strictement l'attribution des pensions de réversion en imposant des règles : durée minimale de l'union et des cotisations, existence d'un état de dépendance économique, interdiction du cumul d'une pension et d'une autre retraite.
Cette réforme soulagera les caisses de l'Etat. Les pensions de réversion représentent plus de 3 % du produit intérieur brut, soit trois fois la moyenne internationale. Autant que le budget de l'enseignement primaire et secondaire, ou plus de la moitié de tout l'investissement public réalisé en 2010.
La future loi préservera les droits acquis des "jeunes veuves". En attendant, celles qui aspirent à ce confortable statut doivent se dépêcher d'épouser avantageusement le vieillard de leur choix.
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